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ASSOCIATION DES ANCIENS ELEVES DE L’INSTITUT PASTEUR

Visioconférence du 29 mai 2013

 

La rage : une zoonose négligée

Hervé Bourhy

Centre national de référence de la rage, Centre collaborateur de l'Organisation mondiale de la santé de référence et de recherche pour la rage, Unité Dynamique des lyssavirus et adaptation à l'hôte, Institut Pasteur, Paris, France
Courriel: herve.bourhy@pasteur.fr

La rage reste plus de 120 ans après les premières vaccinations chez l’homme, la maladie infectieuse la plus constamment mortelle avec 55 000 décès annuels dans le monde. La rage est une zoonose d’inoculation. Elle est transmise par la salive lors d’une morsure, d’une griffure ou du léchage (d’une peau lésée ou d’une muqueuse) par un animal infecté par un lyssavirus. Il s'agit d'un virus neurotrope qui migre du point d’inoculation au cerveau en passant par les nerfs périphériques puis le système nerveux central. Il réalise alors un tableau d’encéphalite spastique ou de paralysie ascendante souvent marqué par une hydrophobie et évoluant constamment vers le coma puis la mort en quelques jours. Ce sont les communautés pauvres et les enfants des zones rurales qui paient le plus lourd tribut. La rage est encore largement distribuée dans le monde avec plus de 90% des cas survenant dans les zones d’enzootie rabique canine (en premier lieu le sous-continent indien, l'Asie du sud-est et l’Afrique). Il subsiste quelques cas (<1% des cas mondiaux) dans des zones pourtant déclarées libres de rage des mammifères non volants. Ces cas sont en grande majorité des cas d’importation ou des cas de rage transmise par les chiroptères. Enfin, la rage se développe dans certaines régions du monde et gagne des territoires jusqu'ici indemnes. Aujourd'hui, il est donc urgent de réagir et de ne plus prendre la présence de la rage comme une fatalité. Nous évoquerons donc les moyens et les pistes à suivre afin de mieux sensibiliser les décideurs en santé publique des pays situés en zone d'enzootie et de les aider à mettre en place les mesures efficaces de contrôle tant au niveau humain que vétérinaire. Enfin nous verrons comment la recherche peut aujourd'hui aider à une lutte efficace contre la rage.