ASSOCIATION DES ANCIENS ELEVES DE LINSTITUT PASTEUR Visioconférence du 8 avril 2021 |
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Prise en charge des envenimations par morsure de serpent dans les pays à revenu faible ou intermédiaire Jean-Philippe Chippaux Résumé : Les envenimations par morsure de serpent constituent une urgence fréquente et un problème de santé publique négligé dans les pays tropicaux (plus de 2 millions d’envenimations et près de 150 000 morts, principalement en Asie et en Afrique subsaharienne, dont 90% en milieu rural). Quatre syndromes cliniques sont décrits : inflammatoire, hémorragique, neurotoxique et nécrosant auxquels s’ajoutent des complications cardiovasculaires, respiratoires, rénales et des invalidités définitives. Le traitement comporte deux volets : l’immunothérapie antivenimeuse dont le but est d’éliminer le venin de l’organisme, et les traitements symptomatiques qui visent à corriger les conséquences de l’envenimation et à prévenir ses complications. Les difficultés de prise en charge sont liées au système de santé (dispersion, faibles ressources, formation insuffisante) et à la faible accessibilité des traitements, particulièrement les antivenins dont le coût représente plusieurs mois du revenu familial. Vous pouvez télécharger le diaporama de la conférence en cliquant ici (format pdf) L'enregistrement de la visioconférence est disponible sur la chaine Institut Pasteur EDUCATION YouTube à l'adresse suivante : https://youtu.be/3admcEYD_Ls
Biographie du conférencier : Jean-Philippe Chippaux est docteur en médecine et docteur de l’Université Paris 6. Il est directeur de recherche à l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD) dans l’UMR MERIT (Mère et enfant face aux maladies tropicales). J.-P. Chippaux a fondé le serpentarium de l’Institut Pasteur de Côte d’Ivoire en 1973 et y a mené ses premiers travaux sur les serpents, leurs venins et les envenimations jusqu’en 1979. Il a effectué son service national à l’Institut Pasteur de la Guyane où il a travaillé comme entomologiste médical sur les vecteurs des leishmanioses et de la maladie de Chagas de 1981 à 1983. Entré à l’ORSTOM (aujourd’hui IRD) en 1984, il a effectué toute sa carrière en Afrique subsaharienne et en Amérique du Sud pour y étudier la transmission, la prévention et le traitement des maladies tropicales. Il a contribué à définir les stratégies d’éradication du ver de Guinée (Bénin, 1985-1989), conduit des essais cliniques sur l’utilisation à large échelle de l’ivermectine contre l’onchocercose (Cameroun, 1989-1994) et du praziquantel contre la schistosomose urinaire, en même temps que des essais cliniques de vaccins conjugués contre les méningites à Haemophilus influenzae et Neisseria meningitidis (Niger, 1994-2000). Il a dirigé un système de surveillance démographique pour y coordonner les recherches démographiques, environnementales et épidémiologiques (Sénégal, 2000-2005). En Bolivie (2005-2008), il a étudié la transmission mère-enfant de Trypanosoma cruzi et le contrôle de la maladie de Chagas congénitale par le benznidazole. Au Bénin (2010-2017), il a participé à la construction et la mise en service de l’Institut de Recherche Clinique du Bénin et préparé le développement clinique d’un nouveau vaccin contre le paludisme associé à la grossesse. Il est actuellement à l’Institut Pasteur de Paris où il réalise des études cliniques sur les envenimations par morsures de serpent et piqûres de scorpion en Afrique et en Amérique latine. Au cours de toutes ses affectations et missions, il a mené des recherches sur les serpents et les scorpions, les envenimations dont ils sont responsables et leur traitement. Il est membre du groupe d’experts de l’OMS "Snakebite Envenoming Working Group" depuis novembre 2017.
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